Le deuil de l’absent dans Les Funérailles du lait de Mahi Binebine

Abstract

En su segunda novela, Mahi Binebine aborda un drama familiar, el del encarcelamiento y desaparición de Aziz, el hijo mayor de los Binebine, tras el golpe de Estado de 1971. Tras varios años de espera infructuosa sin noticias de su hijo desaparecido, Mina, envejecida y agotada por el olvido, ya no soporta vivir a la expectativa; siente la necesidad imperiosa de llorar a su hijo para evitar que su recuerdo se desvanezca, pero también, como una Antígona moderna, de oponer a una justicia vengativa su deber de madre y el relato de su calvario, que adquiere entonces una dimensión catártica y de protesta.

Mahi Binebine aborde dans son deuxième roman un drame familial, celui de l’incarcération et de la disparition d’Aziz, le fils aîné des Binebine suite au putsch de 1971. Après plusieurs années d’attente infructueuse sans aucune nouvelle de son fils disparu, Mina, vieille et usée par l’oubli, ne peut plus supporter de vivre dans l’expectative ; elle ressent le besoin impérieux de faire le deuil de son fils pour empêcher son souvenir de s’évanouir mais aussi, telle une Antigone moderne, pour opposer à une justice vindicative son devoir de mère et le récit de son calvaire qui prend alors amplement une dimension contestataire et cathartique.

In his second novel, Mahi Binebine deals with a family drama, that of the incarceration and disappearance of Aziz, the eldest son of the Binebines, following the 1971 putsch. After several years of fruitless waiting without any news of her missing son, Mina, ageing and worn out by oblivion, can no longer bear to live in expectation; she feels the imperative need to mourn her son to prevent his memory from fading away but also, like a modern Antigone, to oppose a vindictive justice system with her duty as a mother and the story of her ordeal, which then takes on a cathartic and protest dimension.