On essaiera dans cet article de mettre en lumiére une particuliére dynamique corporelle qui voit le jour dans le surréalisme, visant á mettre en branle les certitudes contraignantes de la chair. En effet, en changeant, transgressant, divisant, décuplant, animant comme si ce füt des dessins la res extensa, la faisant se montrer autre qu'elle ne parait, ce mouvement brave la morale et le << bon sens >>, la mort et la religion - almes contre la liberté -, en méme temps qu'il réalise une interversion fondamentale : celle qui permettra d'échanger une matiére délaissée contre la trouvaille d'un corps sans cesse á découvrir, tant il décéle son appartenance au monde étrange et inépuisable de la Nature. S'il est vrai que le corps féminin I'emporte dans les représentations, le corps masculin n'y est pas pour ga moins présent á quelques auteurs prés. C'est de lui qu'on s'occupera dans cette approche, ne prétendant rien d'autre que de montrer en quoi la vision surréaliste du corps reléve d'une poétique avertie et humaine face á cette déperdition qui est á I'cuvre de nos jours.